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Quels labels pour des tissus plus responsables et écologiques ?

Acheter des tissus plus responsables : quels labels pour s’orienter ?

Par Valérie

Coudre est pour beaucoup d’entre nous aussi un moyen de sortir du modèle de la « fast fashion », un modèle qui produit des vêtements dans des conditions environnementales et sociales souvent catastrophiques. Comment éviter cet écueil lorsque nous achetons des tissus ? Un certain nombre de labels ou de certifications existent pour nous aider : passage en revue des plus courants.

Qu’est-ce qu’un label ?

Tout d’abord, en quelques mots, qu’est-ce qu’un label ? C’est la formalisation du respect d’un certain nombre de normes dans la production et la fabrication d’un produit, dans notre cas, d’un tissu. Les normes sont établies par un organisme donné et leur respect est ensuite contrôlé soit par cette même entité, soit par un organisme de certification qui est en charge de la délivrance du label.

Ces normes font l’objet d’un cahier des charges ou référentiel. Évidemment, le périmètre sur lequel va porter ce cahier des charges est plus moins large et va s’intéresser à différentes composantes de la fabrication et de la commercialisation du tissu. De même, la manière dont est vérifiée le respect des différents points du cahier des charges est différente de l’un à l’autre et joue naturellement un grand rôle dans son respect !

Le label GOTS

GOTS signifie Global Organic Textile Standard. Il s’agit d’un label portant uniquement sur le textile. Il garantit que les fibres du textile proviennent de l’agriculture biologique. Par conséquent, seules les fibres d’origine naturelle (coton, lin, chanvre…) peuvent être labellisées GOTS.

Le respect du label concerne également les étapes de fabrication du tissu, c’est à dire la transformation des fibres et le tissage ou le tricotage. Là encore, le label impose des exigences environnementales strictes portant sur les produits utilisés. Par exemple les adjuvants, les colorants, les apprêts doivent soit respecter des contraintes précisées dans le référentiel du label soit sont totalement interdits pour ceux qui sont les plus nocifs. Cela fonctionne un peu comme pour la labellisation de l’agriculture bio pour l’alimentation : pas de pesticides ni d’engrais chimiques !

Le label GOTS porte également sur la gestion de l’eau dans le processus de fabrication, ainsi que sur l’emballage des produits finis. Il établit aussi des normes de qualité pour le tissu, portant en particulier sur sa résistance à l’usure.

Enfin, le label GOTS, ce sont aussi des critères sociaux basés sur les normes de l’Organisation Internationale du Travail et qui portent par exemple sur le refus de travail forcé, du travail des enfants, etc… En France, c’est l’organisme Ecocert qui assure le contrôle et la certification des textiles GOTS. Il s’agit donc d’un label très complet, véritablement contraignant pour le producteur, et donc rassurant, pour nous qui achetons des tissus !
Label GOTS

Le label Oeko-tex

Le label Oeko-tex (ou Öko-tex) est le plus ancien. Il a été créé en 1992 en Allemagne et en Autriche : cela explique son orthographe au look germanique !

Ce label garantit que le textile ne contient aucune trace de produits nocifs, tels que du plomb ou des métaux lourds, pour son utilisateur. La certification est établie sur la base de tests d’échantillons de produits pas des organismes indépendant membres de Oeko-tex.

Les textiles Oeko-tex peuvent être portés en toute sécurité par les peaux sensibles et fragiles !

Contrairement au label GOTS, le label Oeko-tex n’indique pas que le tissu qui le porte est bio :  un polyester, donc un textile issu de l’industrie pétrochimique peut tout à fait être labellisé Oeko-tex. Il ne pose aucune contrainte en terme d’émission d’éléments toxiques dans l’eau ou dans l’air lors de l’élaboration des textiles. Enfin il ne comporte aucune norme sociale.

L’objectif du label Oeko-tex est donc davantage la protection du consommateur que celle de l’environnement.

Label Okeo-tex

Le label Fairtrade

Ce label encourageant le commerce équitable est sans doute plus connu des amateurs de café, mais il s’intéresse aussi au textile ! Il porte pour l’essentiel sur les conditions de travail des producteurs des fibres. Il s’attache uniquement aux fibres naturelles et pour la plus grande part au coton.

La labellisation Fairtrade impose que des salaires décents, des conditions de travail et de sécurité correctes soit attribués aux salariés de la filière. Les salariés producteurs du coton mais aussi ceux qui le transforment en tissu et/ou en vêtements finis sont concernés par ce label.

Il porte moins sur les conditions environnementales de la production des tissus sauf lorsque celles-ci ont des conséquences sur la santé des travailleurs. Ainsi les substances cancérigènes ou toxiques doivent être exclues des procédés de production pour permettre la labellisation. Celle-ci est faite pour la France par l’organisme indépendant FLOCERT.

Label Fairtrade cotton

La réglementation REACH

Il ne s’agit pas d’un label, contrairement aux point précédents. REACH, pour « Registration, Evaluation, Authorization and restriction of CHemicals – soit Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques » est une réglementation européenne qui date de 2006 et porte sur le suivi et le contrôle de l’usage des produits chimiques.

Elle a pour objectif de protéger la santé et l’environnement des européennes et des européens, en restreignant l’usage des produits cancérigènes, mutagènes ou toxiques. La réglementation REACH n’est pas spécifique au textile mais elle concerne ce secteur pour tous les produits qui sont fabriqués, transformés et commercialisés au sein de l’Union Européenne.

 

Voilà donc un tour d’horizon des principaux labels qui certifient les textiles, de quoi faire des choix plus éclairés. A propos, dites-nous, ces différentes conditions de production sont-elles des critères pour vos achats de tissus ?

// Crédits photos
Photo de une : Fil-Etik (maille piquée de coton bio certifiée GOTS)

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Publié le 13 mai 2020

6 commentaires

  1. je trouve que le label oeko-tex est une hypocrisie totale.
    cela ne vous pollue pas vous, mais l’environnement oui .
    il a été le premier, donc pas obligé de protéger l’environnement ,

    sauf qu’en Inde le viscose tue des gens qui utilisent l’eau des rejets des usines textiles. c’est à dénoncer d’urgence .
    n’acheter plus de viscose s’il vous plait , les indiens meurent , ; ne soutenez pas les pollueurs.

  2. Super article ! Je me rends compte que je faisais des erreurs sur ma lecture de ces labels. Cet article est concis et précis ! Merci Valérie !😉

  3. Bonjour,

    Merci beaucoup pour cet article concis, clair et très utile. J’avais une idée générale à propose de ces labels mais n’aurait les différencié en fonction du cahier des charges de chacun.

    Belle journée à vous.

  4. Un tissu plus responsable est aussi un tissu qu’on a déjà non ? De vieux draps peuvent fournir beaucoup de tissu, et être encore plus responsable qu’un nouveau tissu certifié. Il y a aussi les tissus d’occasion, parfois aux motifs vintage incroyables, ou des qualités de tissu qu’on ne trouve plus de nos jours, qu’on trouve sur des vides greniers, chez Emmaüs ou dans les placards de nos ainé.

    1. Bien sûr, un tissu qu’on a déjà, c’est encore mieux ! Attention simplement à sa composition. Mais tout ce qui est matières naturelles, on dit oui ! Surtout s’il y a de jolis motifs vintage… 😍

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